Si vous préférez écouter l’épisode : c’est par ici !
C’est assez récent, finalement, cette conscience de ma différence, liée à ma féminité. J’ai commencé à m’interroger lorsque mon mari a s’est mis à écouter des podcasts sur cette thématique ;
Comme j’avais une image du féminisme dans le combat, même si j’avais pleinement conscience des avancées que ces combats avaient permis, je n’étais pas très curieuse de cela. Et je me voyais plutôt comme privilégiée, avec le sentiment d’être libre, en tant que femme de pouvoir créer le chemin que je voulais ;
Et puis ces regards affutés, de femmes exigeantes pour notre condition, par le biais de mon mari, m’ont fait prendre conscience, finalement, de ce que les autres avaient vécu comme une différence de ma part.
J’ai travaillé dans un grand groupe pendant 20 ans issu du monde la restauration, alors autant vous dire que les hommes étaient là et bien là ;
C’est un groupe qui promeut l’évolution des femmes, et depuis les années 2000 j’ai effectivement eu la chance de pouvoir accéder aux postes qui me faisaient envie. Puis je me suis rendu compte que oui, c’est vrai que nous avions cette chance en tant que femme d’évoluer, à une condition près, celle d’être ou d’agir comme des bonhommes. Je dis bien comme des bonhommes et pas comme des hommes puisque si les femmes de mon tempérament ont pu s’adapter et répondre aux codes attendus, je pense aux hommes qui évoluent dans la douceur, dans le calme et qui peut-être font l’objet de bien plus de discrimination que moi quand il s’agit d’accéder à un nouveau poste.
Le fait d’explorer ces sujets pour vous et avec vous, m’invite à entrer en profondeur dans mon vécu ;
Et ce qui m’arrive là est très particulier : je m’attendais à vous parler de ma différence en tant que femme dans un monde d’homme ; en réalité je me rends compte que ma différence, ou plutôt la différence que j’ai ressentie, est plutôt liée à ma façon de vivre en tant que femme, avec un tempérament beaucoup empreint de masculin, je dois l’avouer. J’ai d’abord cru que j’avais été contaminée par cette société qui valorise ces codes, et d’une certaine façon, c’est vrai. Depuis que j’ai choisi de créer un autre chemin, de m’éloigner de ces grandes entreprises avec des codes très masculins, ma douceur a pris plus de place et j’ai pu sortir de ces rapports de force qui ne me correspondent pas.
J’ai cru que de vivre libre ce que j’avais à vivre, allait me conduire à enfin oser le féminin pleinement. Alors quand je me suis retrouvée toute seule chez moi, totalement libre de ce que je voulais créer, et bien, j’ai voulu expérimenter ce chemin du 100% féminin ; oui je me sentais belle, classe et féminine. Oui ces tenues m’allaient certainement très bien. Il y avait juste un petit détail : c’est que ce n’était pas moi.
Alors finalement, pour vivre mon féminin, et bien ma différence est d’oser le vivre à ma façon. D’accepter, que je n’aime pas faire du shopping, d’accepter que tout l’univers des crèmes de beauté et des maquillages, qui font rêver beaucoup de personnes et bien moi, ne me touchent pas. C’est aussi veiller à prendre soin, de ma douceur et de mon féminin, car ils sont bien là en moi, simplement ils s’expriment avec des codes différents.
Ce thème de vivre sa part féminine, parle à mes yeux autant des hommes que des femmes, et il parle d’oser le vivre à sa façon, sans se comparer.