Vivre mes différences : épisode 17 – Vivre mon idéalisme

Avr 18, 2024

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« Prisca, tu es une idéaliste ».
Je vous avoue que je ne me souviens plus de ce qu’il y avait derrière ces mots, prononcés lors d’un accompagnement me concernant. J’ai quand même ressenti un sous-entendu qui signifiait que ce n’était pas terrible pour moi d’être idéaliste : que ça pouvait me nuire. S’il s’agissait de mon évolution professionnelle dans une grande entreprise c’était surement vrai.

C’était il y a 7 ans. Et je suis heureuse de voir aujourd’hui que je n’ai rien lâché de mon idéalisme. Allez… ce n’est pas tout à fait vrai. J’ai choisi d’en lâcher 5% quand j’ai senti que cela pouvait mettre des bâtons dans les roues à cette formidable aventure qu’est le Pouvoir du Sens : l’entreprise que j’ai créée depuis.

Je suis allée voir un spectacle humoristique, que j’ai beaucoup aimé. Il n’est d’ailleurs pas que humoristique : « Danse avec le Chaos » de Nathalie Babouraj que je vous conseille grandement !
Dans son spectacle, Nathalie nous invite à nous méfier des mots en « isme ». Effectivement idéalisme porte en soi une forme de jugement.

Ce que je suis vraiment, c’est une amoureuse de la Vie : je ressens depuis toujours que cette réalité qu’on nous propose dans notre société et que l’on croit être la Vie, n’est en fait qu’une succession de conventions humaines, de règles du jeu, que l’on croyait il n’y a encore pas longtemps immuables. Et que certains, voir beaucoup croient encore immuables. Or pour moi depuis toujours, celles-ci n’ont rien à voir avec ce qu’est la Vie et sa beauté.
C’est notamment une sensation extrêmement forte pour moi concernant les êtres humains. Tout le monde m’expliquait les trucs nuls qu’un humain était capable de faire, notamment dans le monde du travail, avec ce ressenti que l’on ne peut compter sur personne. Sans parler des actes de violences extrêmes qui existent partout dans le monde. Tous ces discours sabrent l’humain et nous font croire qu’il est le problème. Or en moi, vibrait tout autre chose.

Je revois cette scène, où je suis à l’époque jeune adulte. J’ai une conversation avec un proche et je vais pour remonter dans ma voiture. Je me vois dire cela : moi, l’être humain je le vois avec une sorte de lumière intérieur, merveilleuse, magnifique. Regardez les tous petits enfants ! Et au fur et à mesure qu’il grandit, il avance dans la vie, en se heurtant à cette société, à ses codes et à cette violence ordinaire, et son cœur se prend des plombs. Pour se protéger, il crée des couches de protection un peu comme des pelures d’oignons. Et parfois, ce que l’on perçoit de la personne des années plus tard, c’est une grosse carapace faite de toutes ces couches de protection, avec aucun accès possible à ce centre lumineux : ni pour nous, ni même parfois pour lui. Et c’est ce que l’on perçoit au quotidien de lui. Alors oui, je reconnais que parfois, voir souvent : ce n’est pas très glorieux.

Depuis toujours, je ressens qu’il y a autre chose derrière cette façade.
C’était il y a 20 ans peut-être, et j’avais oublié ça.
Je me rends compte aujourd’hui que mon métier c’est de permettre de créer cette cohérence entre ce que l’on est (ce qui vibre juste à l’intérieur) et ce que l’on vit. Du coup cette hypothèse ne fait que se confirmer depuis : les comportements des humains que l’on observe aujourd’hui n’ont rien à voir avec ce qu’ils sont vraiment, ni ce qu’ils aimeraient vivre ensemble.

Et si je revenais au sujet : vivre mon idéalisme. Ce qui est perçu par l’extérieur pour de l’idéalisme parle de cette capacité à percevoir le beau, ou plutôt le potentiel de beauté.
La chance que j’ai, c’est que je suis aussi très pragmatique sur ce qu’est le monde et sur le potentiel de chemins pourris que les humains sont capables de prendre. J’ai donc été moins choquée, moins heurtée que d’autres personnes profondément sensibles par tout cela.
Cela vient peut-être aussi de mon éducation grâce à laquelle mon père m’a transmis la nécessité de mettre des limites et de savoir faire face à des comportements qui ne sont pas les meilleurs du monde. Je n’ai pas été élevée dans une sorte d’idéalisme béat.
A côté de cela mon père m’a transmis la confiance qu’il avait en l’humain ; même si lui-même n’a pas été capable de vivre dans cette confiance jusqu’à la fin de ses jours, ni de l’incarner à chaque moment de sa vie.
Mais moi je l’ai cru !

J’ai aussi vu que ça ne se faisait pas tout seul dans le monde d’aujourd’hui. Et comme ce que j’aime c’est le concret du quotidien et bien j’ai cherché à le vivre et à le faire vivre.
Alors cet idéalisme parle plutôt à mes yeux de ma conscience du fait que la Vie est bien plus belle que cette réalité que l’on a créé dans notre société.
En ce qui me concerne, il parle aussi de cet engagement à le faire vivre, qui permet de passer d’un idéalisme rêvé qui peut ne rien avoir à faire avec la réalité, à créatrice d’autre chose, de manière concrète, au quotidien. Je ne sais pas comment on peu appeler ça.

Pas facile de vivre toute sa vie cette authenticité, notamment dans le monde du travail, quand tout le monde autour nous dit « mais pourquoi tu te prends la tête à te poser autant de questions ! Fais juste ton job, touche ton salaire à la fin du mois. Tu t’en fous de toutes façons, ce n’est pas ta boite, et ils sont là que pour faire de la thune. Qu’est-ce que tu en as à cirer ».
Ah non mais ce n’est pas pour la boite que j’ai été si authentique et engagée vers le sens. C’est parce que je ne peux pas faire autrement ! J’ai toujours eu conscience que lorsque je me levais chaque matin pour aller travailler je contribuais à quelque chose ; et que ce à quoi je contribue, j’ai besoin que ça ait du sens.
Je suis sûre que certains d’entre vous me comprendront.

Certains, comme moi, ont eu la chance d’avoir dans le package à la naissance un caractère capable de s’affirmer, une volonté de choc qui leur a permis de protéger (enfin, à peu près) cette part qui était si sensible et connectée à la beauté.
Or je dois reconnaitre aujourd’hui les limites de la stratégie que j’avais adoptée sans le choisir, guidée, sans le savoir, par les codes de cette société. Une stratégie de contrôle du périmètre autour de moi, créateur de beauté, certes, mais laissant peu de place à la liberté de créer à sa façon autour de moi. Et laissant encore moins de place à la vulnérabilité, à commencer par la mienne !
C’est le sens de mon métier aujourd’hui : permettre de quitter pas à pas ces reflexes guidés par le rapport de force, pour s’ouvrir vraiment à un mode de relation digne de la Vie et de sa beauté.
Et c’est bien plus simple et vivant à mettre en œuvre que l’on pourrait le croire. Et quel anti-gaspi d’énergie pour tout le monde ! Autant de ressources à nouveau disponibles pour chacun et pour ces projets qui nous tiennent souvent tant à cœur.

C’est drôle car je ne pensais pas que ce mot idéalisme me ramènerait à la naissance du colibri et cette rencontre avec Charlotte que je raconte ici : écouter l’épisode 
Je réalise que c’est ce moment, ce moment-là précisément qui a donné du sens au fait d’oser. Il a donné du sens au fait de passer de cette sensation intérieure, au fait d’agir pour le faire bouger la réalité autour de moi.
Je crois que ton prénom est Charlotte. Je n’ai plus tes coordonnées mais peut-être que toi un jour tu te souviendras de mon prénom improbable et tu me retrouveras.
Notre rencontre a été vraiment la source d’un changement énorme dans ma vie. Et je me rends compte en créant cet audio que c’est grâce à cette ouverture de cœur à laquelle j’ai assisté en live de ta part, alors que, désolée de te le dire mais au départ tu n’avais pas l’air hyper sympa et hyper avenante. C’est grâce à ce moment que j’ai eu la preuve que mon hypothèse d’il y a 20 ans se vérifiait. Et que même les personnes froides et agressives, au fond d’elles-mêmes, souhaitent vivre dans un monde plus doux.
La différence entre elles et moi : c’est que moi je sais que c’est possible… et elles pas encore.
Le fait de voir qu’avec juste une phrase de ma part, cette douceur et cette beauté sont apparues sur ton visage, m’a profondément marqué. Et je me suis dit : « on peut faire un truc ! ».
Je crois que ce jour-là, sans le savoir, je suis passée d’idéaliste à créatrice d’une réalité qui nous ressemble vraiment.
En tous cas depuis 10 ans je me lève avec cette intention, sans forcément en avoir conscience. J’ai commencé par faire en sorte de le vivre moi ! Et aujourd’hui j’ai l’immense joie de le faire vivre à des aventuriers du quotidien grâce au Pouvoir du Sens.
Alors merci Charlotte !