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Pendant des années, j’ai cru que j’étais comme tout le monde, tout en me sentant à côté. Puis un jour je suis tombée sur ce livre : « Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant » de Christel Petitcollin. Je me suis dit : alors celui-là, il est pour moi.
La lecture de ce livre m’a permis de découvrir qu’il y avait 2 modes de pensée principaux et que l’un d’eux était une pensée en arborescence, qui avait entre autres caractéristiques d’aller vite et dans pleins de direction à la fois.
Ça c’est moi. Je me souviens d’une phrase qui m’a particulièrement touchée : celle-ci était dans un autre ouvrage : « petit guide à l’usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués » de Béatrice Millêtre
J’ai trouvé ce livre bien fait, parce qu’assez pragmatique et concis : il nous invite à respecter notre différence, à fonctionner avec elle, tout en nous donnant quelques astuces pour rester compatible à un monde qui fonctionne principalement de façon séquentielle. Petit 1 petit 2 petit 3 petit 4.
Lire une recette de cuisine c’est extrêmement rassurant et guidant pour la plupart des gens. Pour moi c’est une prison, dont j’ai envie de sortir à peu près à chaque ligne.
Alors pour revenir à cette phrase de l’ouvrage, dont je voulais vous parler et qui m’a marquée : cet ouvrage disait quelque chose comme ça : c’est un peu comme si toute votre vie vous aviez eu un handicap sans le savoir et sans en être conscient. Alors le fait de ne pas le savoir, le fait de chercher constamment à être au chaud dans un groupe comme si de rien n’était, génère un certain nombre de comportements, et en tous cas pour moi a généré des comportements d’adaptation, qui m’ont fait m’écarter petit à petit, de ce que j’étais vraiment.
Ce que je sais c’est que le fait d’avoir conscience de cette différence, m’a fait beaucoup de bien 😊
Elle me permet notamment de prévenir mes interlocuteurs. Quand je me mets à réfléchir tout haut : « ne t’inquiète pas ce n’est pas très confortable, c’est normal si tu ne comprends rien pour l’instant, on se retrouve dans quelques instants 😉 »
Avec un peu d’humour ça passe très bien.
J’aurais pu parler de vivre ma zèbritude, qui est un mot, qui je pense n’est pas encore rentré dans le dictionnaire… ça ne saurait tarder.
Pourquoi un-probable ?
Et bien figurez vous qu’au moment où l’on se parle, je ne sais pas vraiment si je suis un zèbre, au sens défini par les psychologues. En lisant ces livres je me suis trouvée une nouvelle famille dans laquelle je me sentais bien au chaud. Dernièrement quelqu’un m’a demandé : tu t’es fait diagnostiquée ? J’ai répondu non, je n’en vois pas l’intérêt. Jusqu’ici c’était l’histoire que je me racontais. Comme on était dans un espace de confiance, j’ai osé écouter à l’intérieur, pourquoi je ne m’étais pas faite diagnostiquée. Il y avait une première raison bien sûr, qui était que lorsqu’on me parlait des tests de QI, ça me tendait à nouveau : « classer les gens, avec des notes, non vraiment ce n’est pas mon truc ». Et en fait il y avait autre chose : cette autre chose, c’était que, sans m’en rendre compte il y avait une petite voix à l’intérieur qui se disait : « et si tu fais ce test et qu’on te dit que tu n’es pas un zèbre, tu seras quoi ? »
Oui je me suis rendu compte que cette nouvelle famille que je venais de trouver, j’avais bien envie qu’elle m’adopte.
Tout cela c’était bien sûr complètement inconscient, puisque dès lors que j’ai écouté cette petite voix, est venue une réponse évidente : peu importe si je suis zèbre ou pas zèbre, peu importe mon QI, peu importe le résultat des tests. Je sais aujourd’hui que cette expérience – je préfère ce mot au mot diagnostic – cette expérience me permettra de mieux me connaitre, de mieux me comprendre, et ce sera très bien comme ça. Parce qu’au final, que je me trouve cette nouvelle famille de zèbre ou pas, je serai toujours différente, parce que nous sommes tous différents.