Si vous préférez écouter l’épisode : c’est par ici !
Ce mot, juste ce mot, me connecte à plusieurs moments importants de ma vie. Je vous invite à découvrir l’un d’eux grâce à l’épisode « naissance du colibri », que j’appelle parfois, la soirée des gentils.
A la suite de cette soirée j’ai ressenti le besoin de trouver des mots pour exprimer qui j’étais, et pour oser ma gentillesse, tout en faisant passer le message, que non, on ne pouvait pas me prendre pour un jambon. Et voici ce qui m’est venu :
Je suis gentille, mais il ne faut pas me chauffer ; autrement dit, si parce que je suis gentille, tu crois que tu vas pouvoir me faire faire n’importe quoi, et bien essaie, et tu verras si c’est le cas ;
En posant ces mots je me suis rendu compte qu’en pensant à l’immense majorité de mes amis, j’ai trouvé que cette phrase leur allait merveilleusement bien ;
Ce sont des personnes extraordinaires, généreuses, qui seraient capables de tout faire pour moi : par contre si quelqu’un essaie de leur faire à l’envers et bien je peux te dire que là, il ne se laissent pas faire ;
Oui le thème de la gentillesse me donne envie d’honorer tout cela, toutes ces personnes qui ont osé rester gentils malgré cette société qui essayait de nous faire croire que c’était le pire des chemins à prendre.
C’est d’ailleurs ce que j’ai vécu aux prémices de l’adolescence : voici ce qui s’est passé. Je suis au collège et ma sœur déjà au lycée ; elle vient à la maison avec un jeune de sa classe. (je ne l’ai vu qu’une fois donc ils ne devaient pas être si proches que ça) Il se trouve que j’adore cuisiner donc j’avais fait un gâteau au chocolat et je leur en propose. Et voici ce que ce jeune m’a répondu : « eh mais t’es trop gentille toi t’es vraiment trop conne ! »
Je l’ai regardé et je me suis dit : « ah c’est comme ça que ça marche à l’adolescence ? » et suite à cela, j’ai développé une aptitude à la répartie plutôt poussée et cinglante pour me faire respecter.
Heureusement vers 23 ans… J’ai réalisé que je n’avais plus besoin de ça … et j’ai déposé mes boucliers. Cet exemple donne à voir à quel point la gentillesse peut être malmenée…
Ce mot de gentil, me ramène à un autre moment improbable et précieux de ma vie.
Lorsque je travaillais dans un grand groupe de la restauration, ce que j’aimais plus que tout, c’était aller sur les restaurants ; tout d’abord parce que là-bas, se vivait le concret, le vrai sens de notre métier ; et chaque jour je me souvenais que c’était grâce à ces personnes qui contribuaient au chiffre d’affaire que moi je pouvais être payée. Si j’aimais aller sur les sites, c’est aussi parce qu’il y avait une authenticité, un oser dire qui n’avait rien à voir avec l’ambiance feutrée du siège.
Lorsque j’étais auditeur, mon responsable que j’aimais beaucoup, tenais à ce que l’on reste connectés au terrain . Alors je passe une journée dans les cuisines à travailler avec les équipes. Et puis c’était la pause café alors je vais m’installer à la table à laquelle il y a deux plongeurs. Et je commence à échanger avec eux comme avec n’importe quelle personne que j’aurais pu croiser, contente de faire leur connaissance.
Une fois seuls tous les deux, l’un deux me regarde comme si j’étais une sorte d’ovni : et il me dit « toi, t’es vraiment gentil » J’aurais du mal à vous décrire la profondeur et l’authenticité avec lesquelles il a prononcé ces mots qui m’ont beaucoup touchés. Même si en racontant cela j’espère de tout cœur que ce n’est pas juste parce que c’était exceptionnel de venir leur parler…
Vivre ma gentillesse c’est aussi ça : c’est oser être moi, et vivre des moments qui sont respectueux de qui je suis
Pour cela une phrase m’a beaucoup portée. A chaque fois que je sentais du chahut autour de moi qui aurait pu réveiller mes parts qui comme je vous l’ai dit sont prêtes à tout instant à défendre ma gentillesse ; et bien je me répétais ceci : « je refuse que ce monde me change »
Moi Prisca, je ne suis pas quelqu’un d’agressif, moi Prisca, je souhaite vivre des moments de joie, de rigolades, de challenge bien sûr, car on est pas obligés d’être tous d’accords : mais dans une belle énergie et dans le respect de chacun. Alors si je croise quelqu’un qui ne vit pas dans ce monde-là, et bien grâce à cette phrase, je veille à rester ancrée dans mon monde à moi. Et en même temps en disant ça je me rends compte que je ne suis pas sûre que cela soit leur monde mais plutôt l’expression de leur protection liée à leurs peurs
Je ferme la parenthèse, et si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur la naissance du colibri ;
Vivre ma gentillesse : en choisissant d’enregistrer un épisode sur ce thème je ne savais pas où ça allait m’amener. J’avais en tête le titre de ce livre : arrêtez d’être gentil, soyez vrai.
Je comprends ce que veux dire l’auteur car on m’en a parlé, et en bien : je le remercie et je vais vous dire pourquoi juste après. Et en même temps je sens à quel point, le fait d’honorer le mot gentil, de lui donner une vraie place, me fait du bien.
Et pour vraiment l’honorer out en faisant écho au titre de ce livre j’aimerais vous dire ce qu’à mes yeux la gentillesse n’est pas, ou en tous cas ce que je ne veux plus qu’elle soit pour moi. Dans la façon dont je me suis construite dans la vie, et nous avons tous nos jolies casseroles, j’ai compris que la petite Prisca que j’étais, avait absolument besoin d’être rassurée sur le fait qu’elle était aimée. Et oui ma maman est d’origine Suisse Allemande : je ne lui en veux pas du tout ; il se trouve que dans cette culture, pour se dire bonjour entre frères et sœurs, ou même entre sœurs, on se serre la main. Alors il y a certainement eu quelques erreurs d’interprétation de l’information dans les premières années de ma vie 😉
bref j’ai commencé ma vie comme cela et j’ai développé cet élan de gentillesse, cette envie de faire plaisir à l’autre de façon excessive. Il m’arrive encore parfois avec mes proches de sentir que cette part se réveille : non pas parce que je veux être aimée car je n’ai plus besoin d’être rassurée là-dessus, mais juste parce que les canaux sont là. Je me dis : « Je pourrais faire ça parce que ce serait sympa ». Et en fait quand je fais ça que pour l’autre et que je ne tiens pas compte de ce qui est juste pour moi, et bien ça me fait louper une marche. Parce que c’est top d’être là pour les autres, et de faire plein de choses pour les autres mais il y a une personne vraiment précieuse à ne pas oublier : pour moi, c’est Prisca. Et pour vous : vous voyez qui c’est ?
Alors aujourd’hui je dirais que la gentillesse est une merveilleuse qualité à honorer et qu’au plus nous veillerons à vivre cette gentillesse en nous respectant, au plus nous pourrons donner à voir des exemples rassurants aux gens autours de nous pour leur permettre d’oser leur gentillesse à leur façon.