Si vous préférez écouter l’épisode : c’est par ici !
Je ne m’attendais pas à voir ce thème pointer son nez dans cette émission « vivre mes différences »
Oui je considère qu’aujourd’hui, ma joie est une différence. C’est une différence que je vois comme une richesse, que je bichonne et que je peaufine ; pourtant pendant longtemps, sans m’en rendre compte, j’ai étouffé ma joie.
Alors comment est-ce arrivé ? Le premier évènement dont je me souviens, était il y a 20 ans :
J’ai 24 ans, je viens de prendre mon premier job en CDI, de manager opérationnel, et je l’aborde avec ce que je suis. Une jeune femme pétillante et joyeuse, de 24 ans ; j’arrive en réunion, avec mes collègues (accessoirement tous des hommes) et mon directeur régional, et à un moment donné mon directeur me questionne sur un sujet qui le fait stresser ; parce que dans les jobs opérationnels, il peut se passer tout et n’importe quoi à chaque instant et créer des solutions pour ça fait partie de notre job ; moi ça ne m’affole pas, je dirais que ça fait partie du côté toujours surprenant de ce job ; alors oui, il y a une galère à gérer et je vais la gérer ; du coup ma première réaction quand mon boss m’en parle, c’est de rire. Je ne m’en suis pas rendue compte sur le moment mais en fait c’est ma façon d’évacuer le stress de rire un bon coup ; s’il avait pris le temps de m’écouter, après ce rire il aurait su que les actions étaient déjà en œuvre et que finalement la galère n’en était pas une si grosse que ça ; et que oui bien sûr j’allais œuvrer pour pouvoir la résoudre ;
Sauf qu’il n’a pas pris ce temps-là : je ne sais pas si c’est son égo qui a été piqué au vif m’entendant lui répondre par un rire face à mes collègues, ses autres collaborateurs ; ou si mon rire lui a fait penser que je ne prenais pas au sérieux le sujet ; toujours est-il que sa réaction a été celle-ci. J’entends encore ses mots, 20 ans plus tard :
« et ça vous fait rire ?! »
Peut-être que c’est à ce moment-là que l’univers des émotions s’est dissocié de l’univers de mon cerveau quand j’allais au travail ;
Bien plus tard, ma joie s’est pris une nouvelle tarte :
Cette fois, j’étais bien toute seule avec moi-même et j’ai mis plusieurs années aussi à m’en rendre compte. Avez-vous écouté l’épisode de la naissance du colibri de l’été 2013 ? Alors, oui, ce moment était magique en terme de prise de conscience et d’ouverture vers autre chose ; simplement le « comment » des premières années en tant que colibri était loin d’être optimal pour moi ; je m’en suis rendue compte bien plus tard qu’en fait pendant des années j’ai abordé ce chemin sans la joie
Comme si chaque minute que je passais à me marrer, à me détendre c’était du temps perdu pour faire avancer ce sujet énorme pour laquelle je m’étais vissé une responsabilité dans le ventre. Et finalement au fond, c’était peut-être cette même croyance : qu’on ne peut pas agir pour des sujets sérieux tout en restant dans la joie ? Qui sait….
C’est complétement par hasard, lors d’une expérience d’accompagnement collective que j’ai pu ressentir ce blocage ; on me demandait de faire un truc tout simple : un peu rigolo, et un peu idiot et c’était fait exprès d’ailleurs, et j’ai ressenti une impossibilité de jouer la scène comme on me le demandait alors qu’en tant que personne ça m’aurait carrément amusé de faire ça et j’en avais envie !
Prisca aurait dit un grand oui !
Et c’est là que j’ai réalisé qu’avec le colibri je m’étais chopée un gros fardeau énorme qui empêchait le colibri de voltiger de façon légère, joyeuse tout en ayant de l’impact bien sûr ;
Quand j’ai réalisé ça j’ai choisi de laisser une vraie place à ma joie ; peu importe comment le monde le voit, peu importe s’il y a des endroits où ma joie est la bienvenue ou pas, moi, Prisca je choisis aujourd’hui d’avancer avec elle ; et plus j’avance avec elle et plus je ressens qu’elle a un pouvoir incroyable.
La joie à mes yeux, c’est la rencontre entre l’être et le faire. C’est comme si à l’intérieur mon être disait : oui oui c’est trop bien, vas-y, fonce. Ça m’éclate, c’est ça que j’ai envie de vivre, c’est ça que j’ai envie de faire ! Ce qui déclenche en moi une énergie incroyable et merveilleuse pour me mettre en mouvement. Et ce que j’expérimente et que j’observe c’est que si moi ce sujet m’a apporté de la joie, et bien ce n’est pas du tout la même chose que pour le voisin. Et c’est super comme ça. La joie guide ainsi chacun à sa juste place 😊
Vivre ma joie : c’est certainement cette intention qui a fait venir à moi ce mot d’écolojoie, et qui m’a permis d’expérimenter ce moteur de mise en mouvement qu’est la joie.
Et ce qui est intéressant c’est que dans un premier temps lors de ces ateliers, je n’ai fait que révéler la joie crée par ces petits pas qui font du bien à la planète.
« Qu’est-ce qui fait du bien à la planète et t’apporte de la joie et que tu as envie de partager ? »
Grâce à cette simple question, les personnes se rendent compte que ce qu’elles avaient fait au départ pour faire du bien à la planète, leur faisait beaucoup de bien à eux aussi. Et c’est aussi cette joie qui leur permettra de tenir facilement dans le temps et d’avoir plus d’impact.
En 2015 j’ai entendu un philosophe de notre époque Vincent Cespedes, parler de la joie et je me souviens qu’il l’a clairement distinguée de cette sensation de détente, allongé dans la pelouse avec un doux soleil, au calme. Il a vraiment décrit ce sentiment d’exaltation, ce grand oui intérieur, tourné vers l’action et qui crée une énergie incroyable pour avancer. Et il est bien possible que ce jour là Vincent Cerpedes ait semé quelques graines qui sont en train d’éclore aujourd’hui.
Alors oui, aujourd’hui je vis ma joie. Je ris vraiment sans me soucier du volume sonore qui va avec : et comme j’aime les endroits simples et vivants cela ne pose en général aucun problème pour les personnes qui m’entourent 😉
Et vous ? êtes-vous prêts à apporter un regard tout particulier à votre joie ? Et voir ce que ça donne quand vous lui laissez plus de place ou que vous osez lui confier les rennes de votre vie ?